Dépassement de soi: l’art de rebondir après une épreuve

Accidents professionnels ou personnels, les obstacles ne manquent malheureusement pas. Nadalette La Fonta Six, brillante cadre supérieure chez IBM, a vu son existence basculer après une opération médicale. Elle témoigne dans un livre. Une véritable leçon de vie où l’on en apprend plus sur le dépassement de soi.

« J’ai de la chance, je renais toujours de mes cendres. » C’est notamment par ces mots que Nadalette La Fonta Six conclut son livre, Le Roseau Penchant. « Histoire d’une merveilleuse opération », indique le sous-titre. « J’ai toujours eu de l’humour, c’est une façon de me marrer de ce qui est arrivé. » Une phrase résumant à elle seule l’énorme force de caractère de celle qui, en 2014, se retrouva paraplégique, à la suite d’une intervention chirurgicale ratée.

Dépassement de soi : l’art de rebondir après une épreuve

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La chute

En l’espace de quelques heures, Nadalette change de monde. Elle qui, depuis des années, est une business woman accomplie, manager du pôle talents en charge de la population software d’IBM, après avoir occupé différentes responsabilités de communication et de marketing au sein de cette entreprise, se réveille « assassinée», « perforée de partout », dépendant des autres pour le moindre mouvement. « Pendant un an, j’ai été un vrai légume, je ne pouvais pas même lire,» raconte-t-elle. « Autant dire que j’ai largement eu le temps de rentrer en moi et de laisser mûrir certaines choses. »

Face à elle-même

Après une intense rééducation, Nadalette parvient à réintégrer son domicile, à se délester de son fauteuil roulant pour marcher avec une canne. Elle veut désormais témoigner sur la résilience. « En trois ans, j’ai appris beaucoup de choses sur moi-même et sur les autres. Je suis plus tolérante qu’avant », explique-t-elle.

Surtout, cette très lourde épreuve a, dans une certaine mesure, ouvert les yeux de Nadalette. « J’ai été confrontée à la dureté que je m’imposais depuis toujours. » Car, des années durant, cette mère de famille s’était évertuée à mener de front carrière et vie privée, parfois jusqu’à s’oublier. « Je voulais réussir professionnellement, socialement, » raconte-t-elle.

Au point de se jeter à corps perdu dans ses différentes fonctions, négligeant le scoliose qui la rongeait petit à petit. « J’effectuais de nombreux voyages à l’international, en plus d’être une membre active de réseaux féminins, notamment de PWN (Professional Women Network). » Sa devise de l’époque : se battre, se taire et faire. «  Au cours de ces nombreuses années, j’ai complètement enfoui la part de rêve que j’avais en moi. »

Cette part de rêve, « que j’ai dans mes gênes depuis mes vingt ans, » c’est l’écriture. « Jeune, j’ai un temps songé à me lancer dans le journalisme, mais ma famille m’en a dissuadée. » Les années passent, Nadalette range sa plume. Mais son hospitalisation chamboule tout. « Quand je suis sortie de Garches, j’étais très en colère. Mon mari m’a alors conseillée d’écrire. » Au fil des mois, son premier livre prend ainsi forme.

Une bataille universelle

Aujourd’hui, au-delà du témoignage sur son lourd parcours médical, Nadalette aimerait que son récit profite à d’autres. « Accident de vie ou de carrière, à mon sens, le même schéma se met en place à chaque fois. Les épreuves doivent permettre de nous poser des questions essentielles : qu’est-ce que je fais de ma douleur ? Que puis-je en tirer pour donner un sens à ma vie ? »

Désormais, elle l’affirme, elle est « dans le positif en permanence. » « J’essaie d’aller outre mes frustrations », ajoute-t-elle. Elle prendra sa retraite sous peu, mais ses projets ne manquent pas : « j’aimerais me consacrer à l’écriture. » Enfin…

Claire Bauchart

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