Comment négocier son salaire quand on est une femme ?

négociation salariale
Vous candidatez pour un poste et venez de décrocher un entretien. Même si le sujet fait peur, il va falloir parler tôt ou tard de la rémunération. On prend son courage à deux mains, on se renseigne bien et on fait valoir ses compétences pour mettre toutes les chances de son côté !

Lorsque l’on postule pour un emploi, s’il y a bien un sujet tabou c’est la question de la rémunération. Pourtant, il est important d’aborder le sujet pour se mettre d’accord et éviter des déconvenues. Pour cela, on commence, avant même l’entretien, à se renseigner sur les pratiques salariales de l’entreprise. « Certains cabinets, comme Hays, Robert Half, Michael Page, Walters People, publient des études sur les rémunérations pratiquées dans divers secteurs.

On peut aussi contacter via LinkedIn des personnes qui travaillent ou ont travaillé dans l’entreprise où l’on candidate pour leur demander quelques infos. On peut aussi se renseigner sur Internet pour savoir si l’entreprise a un accord sur l’égalité femme-homme.

C’est toujours un atout d’être bien informée pour mieux négocier », conseille Grégory Ramsay, consultant en ressources humaines et co-auteur avec Corinne Carmona de « 10 étapes pour préparer et réussir ses entretiens d’embauche » et « 10 étapes pour trouver un premier emploi » chez Studyrama. Regardez aussi les annonces mentionnant des rémunérations pour des postes similaires à celui que vous visez pour parfaire votre idée du marché.

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Bien connaître sa dernière rémunération

L’expert recommande également de bien maîtriser son dernier niveau de rémunération. Si vous parlez en net par mois, le recruteur, lui, s’exprime en brut annuel ! Il faut donc pouvoir passer de l’un à l’autre facilement. Faites également la distinction entre votre fixe et votre variable. Quand vous réfléchissez à la rémunération que vous aimeriez demander, basez-vous sur celle que vous aviez sur votre poste et tenez compte de tous les avantages qui étaient liés à votre fonction : prime d’intéressement, CE, mutuelle avantageuse, voiture de fonction, stock option… Il serait dommage de se focaliser uniquement sur ce que vous perceviez chaque mois !

Savoir aborder le sujet en entretien

Il est courant de passer plusieurs entretiens lorsque l’on candidate pour un emploi. « Sur le premier, on va s’attacher à montrer ses compétences, à parler de son parcours… On met en avant les structures dans lesquelles on a évolué. On s’appuie sur des données chiffrées pour montrer ce qu’on a réalisé, le nombre de personnes que l’on manageait… Lors du second entretien, on parlera ouvertement du salaire en demandant si l’employeur a déjà en tête une fourchette de rémunération pour ce poste », suggère Hélène Frasca, Senior Manager au sein du cabinet Walters People.

Pour amener le sujet lors de l’entretien, Grégory Ramsay propose également de questionner le recruteur : « pouvez-vous m’en dire plus sur la rémunération proposée ? » ou bien « Quelle est votre politique de rémunération ? Et quelles sont les évolutions possibles ? ». D’une manière générale, poser des questions en entretien montre votre intérêt pour l’entreprise et pour le poste.
Vous pouvez aussi donner vous-même votre fourchette de prix en la plaçant légèrement au-dessus de ce que vous aimeriez avoir au minimum.


Si la rémunération indiquée par le recruteur est inférieure à vos espérances, donnez-lui votre rémunération actuelle, celle à laquelle vous prétendez et rappelez-lui vos compétences et expériences. « Expliquez pourquoi vous demandez tel salaire : «  je m’estime sous-payée » ; « je dois déménager sur Paris pour le poste que vous proposez et le coût de la vie y est plus élevé… » Ca pourra étayer votre demande », précise Grégory Ramsay. Et rappelez-vous que « quand une entreprise est intéressée par les compétences de quelqu’un, si elle le veut vraiment, elle fait un effort », affirme Hélène Frasca.

Lever les éventuels blocages

L’âge, souvent en lien avec l’expérience, peut avoir une influence sur la rémunération. Si vous avez un profil junior, restez honnête avec l’employeur et rappelez-lui tout ce que vous avez déjà réalisé malgré votre jeune âge. Si l’on est plutôt senior, on ne se brade pas. On s’appuie sur ses expériences, les structures dans lesquelles on a évolué et on s’attache à montrer sa flexibilité car les habitudes prises pendant 15 ans dans une entreprise peuvent faire peur au recruteur. « Beaucoup de candidats n’osent pas parler de la rémunération.

Mais il faut être « détendu » et en discuter pour éviter tout malentendu. Cela évite de devoir négocier une fois que tout est bouclé », ajoute Hélène Frasca. Une fois le sujet réglé, la collaboration peut démarrer dans de bonnes conditions.

Dorothée Blancheton

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