Inspiré de L’Élément Humain de Will Schutz, psychologue américain de la seconde moitié du XXe siècle, « Manager par la confiance : Mettre l’humain au cœur des transformations de l’entreprise » (édition Pearson) offre des conseils clés aux leaders d’entreprises afin qu’ils ou elles puissent « bâtir la confiance et […] mener la refondation proprement dites de l’entreprise. » L’auteur voit la confiance comme le « socle commun », le « ciment qui aidera à bâtir les structures économiques de demain. »
La confiance et les nouveaux défis en entreprise
Aujourd’hui, les entreprises sont confrontés à des défis sans précédent. Claude Chrétien évoque l’approche VICA (VUCA en anglais), qui décrit le contexte volatil, incertain, complexe et ambigu dans lequel elles se trouvent. L’auteur propose des solutions pour répondre à ce monde qui change que ce soit dû à l’arrivée massive du numérique, aux défis écologiques à relever ou à la globalisation. Il affirme que c’est par la prise en compte de la « dimension relationnelle et émotionnelle dans le management que va se construire la confiance nécessaire à la réussite des nouvelles organisations. »
L’auteur et coach veut aussi prouver avec cet ouvrage que la confiance en entreprise rime aussi avec « responsabilisation, subsidiarité, autonomie, innovation, bien-être, motivation et […] performance » et que développer la confiance sera donc bénéfique pour l’entreprise, à la fois sur le plan humain mais aussi financier.
Refonder l’organisation : Les trois piliers de la confiance
Remodeler l’entreprise n’est plus suffisant. Il faut maintenant déconstruire totalement pour mieux reconstruire afin de toucher à l’essentiel. Pour entamer un aussi gros chantier, Claude Chrétien conseille d’avoir un plan d’action et d’opter pour une méthode bien précise. Les trois piliers nécessaires pour refonder l’entreprise sont la vision, l’organisation et les valeurs.
L’auteur demande aux managers qu’il rencontre de réfléchir à trois questions clés : « Comment nous fédérer autour d’un projet plus sociétal ? », « Comment veut-on fonctionner ensemble? » et « Comment veut-on se comporter ensemble ? » Pour le coach, il faut mettre l’humain « au premier plan de toute la démarche » car ce sont les employés eux-même qui sauront inventer « l’organisation dont ils ont besoin.»
L’auteur donne des exemples concrets et réalistes pour illustrer chacun de ses points et arguments. “Exemple du plateau téléphonique”, “exemple de l’entretien de recrutement”, “exemple de la réunion des commerciaux”: toutes ces illustrations concrètes et ces mises en pratique nous aide à imaginer l’introduction de ces procédés dans notre quotidien.
Bâtir la confiance
On apprend aussi que « la confiance est indissociable de la relation. » En effet, Claude Chrétien propose une approche collective de la confiance et met en garde contre une démarche « trop centrée sur soi qui amplifierait une autre tendance lourde qu’est l’individualisme, lequel peut conduire à l’exclusion, voire au mépris, de l’autre. » Même si le développement personnel et la confiance en soi restent des piliers importants de la reconstruction d’une entreprise, l’auteur privilégie plutôt les mécanismes de confiance collective basée sur « l’inclusion, le contrôle et l’ouverture. »
Autre point à retenir: Claude Chrétien évoque à la fin de son livre que les coaches ont un rôle particulier à jouer dans cette transformation des entreprises par la confiance, d’où l’importance de développer une bonne relation dirigeant/coach, qui est encore trop souvent déséquilibrée. Le coach doit être perçu comme un “partenaire” et peut endosser le role de “coach”, “conseiller” ou “facilitateur”.
« Nous sommes entrés depuis quelques années dans une nouvelle ère économique qui nous oblige à réinventer nos modèles. Nous n’avons plus le choix de l’immobilisme” conclut l’auteur. Les leaders doivent donc passer à l’action et être prêts à remettre en question leurs repères habituels pour en créer de nouveaux.
Amélie Tresfels
