Le plan de relance imaginé par le gouvernement pour pallier à la crise sanitaire laisserait de côté les femmes. C’est en tout cas ce que suggère une étude de la Fondation des femmes, qui rappelle par la même occasion que la “première ligne” mobilisée contre le COVID est majoritairement féminine.
Financé par la région Île-de-France et construit sur la base d’indicateurs et de données de divers observatoires déjà publiés, ce rapport met en lumière la dégradation de la situation professionnelle des femmes en raison de la crise du COVID.
Des confinements pénalisants pour les femmes
Les résultats publiés indiquent par exemple que, lors du premier confinement, 40% des femmes ont consacré plus de 4 heures par jour aux enfants, soit le double des hommes.
On estime par ailleurs que 21% des femmes se sont arrêtées de travailler. Et 70% considèrent que ces périodes de confinement répétées vont les pénaliser dans leur carrière.
En outre, le confinement n’a pas entrainé un rééquilibrage des tâches domestiques avec les hommes. Plutôt, ce sont les femmes qui ont pris en charge l’éducation des enfants et la garde. Une surcharge qui en met une majorité en situation de burn out et facilite le développement de troubles psychologiques (anxiété, dépression…).
Un plan de relance non paritaire…
Face à ces constats, la Fondation des femmes s’inquiète d’un plan de relance privilégiant – selon elle – des secteurs où les femmes sont sous-représentées.
“Sur les 35 milliards d’euros des plans de relance sectoriels de juin 2020, seulement 7 milliards sont dédiés à des emplois occupés par des femmes. Alors que les secteurs féminisés sont les plus touchés, la relance les oublie. Le décrochage des femmes est donc un risque réel et alarmant”, indique l’étude.
… alors que la “première ligne” était féminine
Ces inégalités dans le plan de relance sont d’autant plus inquiétantes que la “première ligne” mobilisée contre le COVID était en grande majorité féminine : les infirmières (87% de femmes), les aides-soignantes (91%), les aides à domicile (97%), les agents d’entretien (73%) ou encore les caissières (76%).
Les recommandations post-COVID du rapport
La Fondation des femmes recommande la revalorisation des salaires des métiers dits féminisés. D’autre part, elle soutient le financement de projets de reconversion vers des filières d’avenir pour encourager l’entrepreneuriat féminin, la facilitation de l’accès à un service public de la petite enfance.
Pour améliorer le quotidien des femmes, l’association milite pour la mise en place de normes pour le télétravail ou encore le renforcement de la lutte contre les violences en entreprise. Enfin, elle préconise, tant dans la sphère privée que publique, d’instaurer d’avantage de mixité dans les instances de gouvernance.
Emma Rouan