Hipanema : Récit d’un succès haut en couleurs avec Delphine Crech’riou

Hipanema

Cela fait à peine deux ans que Jenny Collinet et Delphine Crech’riou ont fondé Hipanema. Connues pour leur désormais célèbre manchette, les jeunes femmes ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.Manchette Hipanema

Avant de vous rencontrer sur la plage d’Hipanema en 2012, quels ont été vos parcours respectifs ?

Delphine Crech’riou : Jenny travaillait chez Corpus Christi, elle était le bras droit du créateur, assurait le suivi des collections, la créa, le marketing… Moi, j’ai un parcours uniquement mode. J’ai été styliste pour différentes marques comme Paul & Jo, Castelbajac ou APC. Nous avons donc des profils complémentaires.

A l’époque, qu’est-ce qui vous a amenées au Brésil ? 

Delphine Crech’riou : Jenny avait 26 ans et moi 32. Le mari de Jenny est à moitié brésilien, donc elle va régulièrement à Rio et moi, j’étais en petit break boulot et partie pour un tour du monde. J’étais dans la première étape de mon voyage.

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Tout s’est fait très vite, pourquoi avoir eu l’idée de vous associer à ce moment là ?

Delphine Crech’riou : On s’est rencontrées en vacances. Nous avions un ami en commun sur Paris qui nous a mises en relation et donc on s’est retrouvées, deux blondes à se chercher sur plage d’Hipanema. Avec nos têtes de Françaises, nos maillots absolument pas minis comme ceux des Brésiliennes, nous n’avons pas eu de mal à nous trouver ! (Rires). On a passé un bout de vacances ensemble pendant une semaine et l’idée de faire des bracelets est vite arrivée. Nous sommes rentrées à Paris et quinze jours après, on a monté notre boîte. Quand nous avons montré nos prototypes à nos copines elles étaient hystériques, alors on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire.

C’est toujours plus facile de se lancer à deux. On s’est rencontrées au bon moment, on était toutes les deux dans une période de réflexion, nous n’avions rien à perdre car nous n’avions pas de job à ce moment-là. Mais il fallait revenir rapidement à la réalité car nous ne pouvions pas compter sur une aide financière de nos familles.

Maillot AmenapihDans une interview, vous dîtes que l’une a un univers très coloré et l’autre beaucoup plus strict. Comment arrivez-vous à accorder vos violons ? Et chacune d’entre vous a-t-elle en charge une partie spécifique dans l’élaboration des produits?

Delphine Crech’riou : Je m’occupe de l’élaboration des produits de la production à la création en passant par le marketing et Jenny fait tout le reste ! C’est vrai que je suis assez délurée avec les couleurs. Mais nous sommes une équipe de filles et on a toutes les mêmes réflexes et envies d’achats, même si on a des styles différents. On peut toutes avoir des petits accessoires colorés même si on ne s’habille qu’en noir.

Vous avez très rapidement connu le succès, comment l’expliquez-vous ?

Delphine Crech’riou : Ce qu’on a par rapport aux autres marques, c’est qu’on a axé notre travail sur des pièces images et pas sur les basiques. Le concept du bracelet manchette, qui s’enlève facilement alors que cela fait 5 ans qu’on accumule des trucs au poignet, c’est très pratique. Certes, on perd le côté sentimental, mais finalement, on a peu de bracelets en macramé brésilien. Notre produit est en train de muter vers quelque chose plus city que plage.

Vous proposez des prix attractifs pour du produit fait-main : comment réussissez-vous l’équation ?

Delphine Crech’riou : On produit en Asie, dans différents endroits et tout est assemblé en Chine. Mais les perles viennent du Japon, le coton de Chine, d’autres éléments d’Inde ou du Vietnam. Nos bracelets voyagent eux aussi ! Nous n’utilisons pas de matériaux nobles, c’est ce qui nous permet d’être bien placées en prix. Avec Jenny, on s’est demandé jusqu’à combien un acheteur voudrait mettre pour un bracelet brésilien. On ne peut pas avoir un achat coup de cœur avec une pièce à 450 euros. Ce n’est pas un bracelet fait pour être gardé 10 ans.

Vous vous êtes lancées dans le PAP avec Amenapih l’an dernier, quels premiers constats dressez-vous ?

Delphine Crech’riou : L’an dernier on a lancé une collection capsule de maillots, ce qui était la suite logique de l’univers Hipanema. On a vu que les clientes avaient craqué et on s’est dit cet hiver qu’on tenterait des manteaux en gardant l’ADN des bracelets sur un détail comme le col, les poches. Comme cela a marché, nous nous sommes dit que nous allions ouvrir un vestiaire complet, tout en ayant une collection relativement restreinte. Pour l’instant, cela marche bien. Une marque hexagonale qui se lance, les Françaises sont réceptives à ça et elles nous soutiennent.

Foulard AmenapihCela fait déjà plusieurs années que la tendance ethnique s’affiche partout, comment analysez-vous cet engouement ?

Delphine Crech’riou : Le Brésil est un pays qui attire beaucoup les Français car leur culture n’est finalement pas trop éloignée de la nôtre. Les Brésiliens sont bons vivants, ils aiment bien manger, boire, ont une joie de vivre. On imagine des plages, de la couleur… Cela fait rêver après des années économiquement moroses.

Avec la coupe du monde, le Brésil est mis à l’honneur. Vous avez notamment réalisé une collaboration avec l’Occitane, avez-vous d’autres projets particuliers pour l’événement ?

Delphine Crech’riou : Au mois de juin, nous lancerons une collaboration avec Clarins; un bracelet offert pour l’achat d’un produit de la gamme solaire. Nous avons aussi prévu une collection capsule avec Poiray.

Comment se porte le marché de la mode brésilien ?

Delphine Crech’riou : La mode brésilienne est très particulière. Le Brésil n’est pas vraiment un pays avec une culture du PAP comme en Europe. La mode est très différente, ils ont des matériaux type lycra que nous n’utilisons plus. Les robes sont très moulantes, les bikinis rikikis (pour eux, nous portons des maillots de grand-mère)… Les filles ne tranchent pas entre un décolleté profond et une robe courte ! Le pont entre la mode occidentale et brésilienne est difficile à faire, sauf pour les imprimés et les couleurs chatoyantes.

Vous êtes déjà présentes dans 20 pays. De nouveaux projets de développement ?

Delphine Crech’riou :Nous avons toujours plein de projets ! On aimerait lancer un département “Home” pour la maison et des boutiques. Là on va essayer d’ouvrir la première à Paris.

Sac AmenapihEt pour finir, quelles sont vos adresses fétiches à Rio ?

  • Votre lieu préféré ? On adore la plage d’Hipanema ! Il y a aussi le quartier de Lapa connu pour ses sorties où l’on peut danser jusqu’au bout de la nuit !
  • Votre restaurant ? Dans le quartier de Baixo Gavea, il y a un restaurant qui porte le même nom sur une toute petite place. Le vendredi soir, c’est là qu’on se réunit pour manger de la viande et boire des coups.
  • Votre lieu arty ? En bas de Lapa, les escaliers Selaron (du nom de l’artiste), tout en mosaïques. On les retrouve dans notre vidéo cet été. C’est un endroit magique. Derrière, on trouve aussi d’incroyables graffitis.
  • Votre boutique fétiche ? La marque Adoro Farm. Vous pouvez notamment les découvrir en France à travers leur collection avec Adidas, très réussie !

@Paojdo

Retrouvez tous les produits Hipanema sur le site

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