Ange112, l’appli qui peut sauver des vies

Ange112

Lancée au mois de janvier 2018, Ange112 est une application qui pourrait bien sauver plus d’une vie. Pensé par Marie-José Domecq, professionnelle de santé depuis 30 ans, ce dispositif vise à réunir toutes les informations de santé de l’adhérent et à les numériser dans un seul et même endroit de façon à faciliter la prise en charge des secours en cas d’urgence. C’est sa fondatrice, start-uppeuse à 55 ans, qui nous parle d’Ange112.

C’est votre expérience en tant que professionnelle de santé qui vous a donné l’idée d’Ange 112 ? Quel a été le déclic ?

Marie-José Domecq : Le déclic est surtout venu d’un séjour de deux ans en Afrique qui m’a permis de m’apercevoir que quand il s’agissait de rapatrier des gens, nous étions assez démunis, nous ne savions pas grand-chose de ces personnes. C’est donc là que ça a commencé à germer, puis à mon retour en France je me suis rendue compte qu’on avait beaucoup d’outils, mais qu’on n’était pas assez connectés. Lors de prises en charge les examens étaient souvent redondants, on demandait souvent les mêmes éléments, ce qui à la longue était pesant pour les patients. Ils devenaient forcément impatients et se demandaient quand on allait réellement s’occuper d’eux.

Qui se cache derrière Ange112 ?

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Marie-José Domecq : Il y a une équipe d’un peu plus de 20 personnes, ma démarche a été un peu  différente des autres start-ups, je ne suis pas passée par une pépinière, je suis allée voir des entreprises locales (Biarritz) déjà expertes dans le numérique. J’ai 55 ans, je ne sors pas d’une école de commerce mais mon expertise d’infirmière et de cadre de santé a été essentielle à la création d’Ange112, en ça je suis assez disruptive !

Comment fonctionne l’appli ?

Marie-José Domecq : Le fonctionnement est très simple et accessible à tout le monde. C’était d’ailleurs un des points importants pour moi quand j’ai rencontré les équipes en charge de la partie technique. Il suffit d’avoir une adresse email et un numéro de téléphone. Pour remplir vos informations, vous pouvez soit vous laisser guider par un chatbot, une infirmière virtuelle. Soit, si vous vous sentez à l’aise, opter pour un remplissage direct. Vous pouvez intégrer tous vos documents de santé, examens, bilans sanguins, vos pièces d’identité mais aussi vos ordonnances. Ce qui est pratique c’est que vous pouvez indiquer en cochant une case si votre ordonnance est récurrente. L’application se chargera de vous rappeler lorsque celle-ci expire !

 

Et pour les enfants ?

Marie-José Domecq : Notre abonnement de 12€ par an permet de créer un espace pour un adulte et pour quatre enfants. Chaque enfant dispose de son propre dossier qu’il pourra bien sûr récupérer à 18 ans. C’est particulièrement pratique pour le suivi des vaccins.

Pensez-vous qu’un service comme Ange112 aurait pu éviter des drames, je pense notamment à la mort de Naomi Musenga ?

Marie-José Domecq : Oui tout à fait, c’est une évidence, la personne à la régulation aurait pu avoir accès à son dossier et connaitre ses antécédents et les communiquer aux médecins. Même si elle n’était pas à ce moment capable d’analyser les symptômes. Parfois on commet des erreurs par manque d’information. Ange112 met le système informatique au service de l’humain, il ne cherche pas à le remplacer, juste à le rendre plus performant. Et même si Ange112 ne sauve qu’une personne, alors mon objectif sera atteint.

Comment est gérée la discrétion et la sécurité des données et qui a accès au dossier ?

Marie-José Domecq : L’adhérent est le seul à pouvoir ajouter ou modifier des éléments, il dispose d’un code personnel. Il peut donner un code à des personnes de confiance qui auront accès aux informations mais en lecture seule. En cas d’urgence, si la personne est inconsciente, il est possible d’activer en fond d’écran verrouillé les informations les plus essentielles comme le groupe sanguin et les allergies. Mais aussi le contact de la personne à contacter (et en possession du code) en cas d’urgence. Si l’adhèrent veut garder des informations vraiment secrètes, il peut choisir un référent comme un notaire qui sera le seul à avoir accès au dossier.

Avez-vous prévu de travailler main dans la main avec des mutuelles par exemple ?

Marie-José Domecq : Tout à fait, nous proposons aux mutuelles de travailler avec nous, pour les adhérents cela permet d’avoir accès à un service rassurant et moderne. Quant aux mutuelles c’est une façon de diminuer leurs frais. Par exemple dans le cas de rupture de suivi de traitement entrainant souvent des hospitalisations. C’est gagnant-gagnant, l’adhérent est acteur de sa santé, il est concerné par ce qui entoure sa santé comme les dépenses de sécurité sociale. Et c’est un geste citoyen.

Quelle évolution avez-vous en tête pour Ange112 ?

Marie-José Domecq : L’évolution serait de traduire l’appli dans d’autres langues pour la rendre accessible au maximum de personnes et de réduire encore le prix de l’abonnement !

Ange112 est disponible sur Google Play et sur l’App Store.

Caroline Lanau

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